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sábado, 1 de agosto de 2009

1255) O Ocidente e a Russia: uma relacao complicada

Artigo de André Fontaine, antigo diretor do Le Monde. Curioso que o artigo não comenta nem responde ao problema colocado pelo título, que nem pergunta é, mas uma afirmação

Analyse
Pourquoi l'Occident a intérêt à aider le peuple russe
André Fontaine
Le Monde, 01.08.09

Courageux, beau gosse, cultivé, sportif, père de famille et mari exemplaire... ? N'en déplaise à ceux auxquels, sans le vouloir, il ne peut que porter ombrage, Barack Obama est actuellement l'homme d'Etat le plus influent et, en tout cas, le plus populaire de la planète. Il faut donc faire extrêmement attention à ce qu'il fait et à ce qu'il dit. Et notamment à la manière dont il a appelé de ses voeux, lors de son récent voyage à Moscou, "une Russie forte, pacifique et prospère", occupant "sa juste place de grande puissance", et affirmé sa conviction que "les jours où les empires pouvaient traiter les Etats souverains comme les pièces d'un jeu d'échecs sont finis".
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On aimerait tant le croire ! Mais le sont-ils vraiment ? Les récentes interventions de la Russie en Tchétchénie et en Géorgie, la déclaration de Poutine selon laquelle la disparition de l'URSS est le plus grand malheur du XXe siècle, son refus de condamner les crimes de Staline, la tranquillité d'âme avec laquelle les "oligarques" et lui se sont taillé des fortunes sur les ruines de l'Etat bolchevik, la manière dont il s'y est pris avec la Constitution pour conserver au moins une partie d'un pouvoir venu à expiration, les assassinats de journalistes contestataires, tout cela autorise à se poser la question.

Le secrétaire d'Etat américain William Seward, qui acheta l'Alaska à la Russie en 1867, justifiait ce que nombre de ses compatriotes qualifiaient de "folie" en assurant que la patrie des tsars "ne voulait que du bien" aux Etats-Unis et les laissait "conduire leurs affaires comme ils l'entendaient...". Un demi-siècle plus tard, le président Wilson, dans la lignée duquel Obama se situe à bien des égards, assurait le Congrès, au lendemain de la révolution d'Octobre que, "pour ceux qui la connaissaient le mieux, la Russie avait toujours été profondément démocratique dans toute sa manière de penser". Ce n'était pas précisément l'avis de Marx, selon lequel "la politique russe est invariable, comme le reconnaît l'historien officiel, le Moscovite Karamzin. Ses méthodes, sa tactique, ses manoeuvres peuvent varier, mais l'étoile polaire de sa politique - la domination du monde - est une étoile fixe".

On ne compte pas les grands et moins grands esprits qui, durant près de deux siècles, ont tenu le même langage. A commencer, bien sûr, par le marquis de Custine parti en 1835 pour un pays où il s'attendait à trouver un bon exemple de la société gentiment conservatrice dont il rêvait pour la France, et qui en rapporta, avec La Russie en 1839, un réquisitoire contre "une nation essentiellement conquérante, avide à force de privations, expiant d'avance chez elle, par une soumission avilissante, l'espoir d'exercer la tyrannie chez les autres. (...)L'esclave, à genoux, rêve la domination du monde ;un jour le géant endormi se lèvera et la violence mettra fin au règne de la parole". Les slavophiles, dont Herzen, Dostoïevski, Bielinski, exalteront ce destin. "Russie, écrira Gogol à la fin de ses Ames mortes, (...)n'es-tu pas semblable à l'une de ces rapides troïkas que rien ne saurait gagner de vitesse ? (...) Où te hâtes-tu ainsi ? Réponds-moi ! Pas de réponse. (...) La cloche centrale, comme en un rêve, exécute son fluide soliloque : l'air rugissant éclate en lambeaux et devient vent : tous les objets de la terre passent en volant, tandis que les autres nations et les autres Etats s'écartent, regardent avec étonnement et cèdent le pas." Nicolas Berdiaev dans Les Sources et le sens du communisme russe, paru en France en 1951, n'a pas hésité à écrire que le bolchevisme n'était rien de moins que "la synthèse d'Ivan le Terrible et de Marx".

On n'en est évidemment plus là, mais on comprend que nombre de Russes vivent mal la perte de puissance que connaît leur pays. Celui-ci, grâce à Staline et aux vingt millions de morts soviétiques de la seconde guerre mondiale, avait retrouvé en 1945 ses frontières d'avant 1914 : il est à nouveau sans accès aux mers chaudes, ceinturé d'Etats souvent hostiles. Soit déjà membres du pacte atlantique, soit candidats à le rejoindre. Alors que le pacte de Varsovie a été dissous, ce qui naturellement agace les militaires, auxquels le président russe, Dmitri Medvedev a annoncé le 17 mars que la Russie devrait réarmer "face à l'OTAN" à partir de 2011. Le transport du gaz et du pétrole, ressources principales de la Russie, pose problème en permanence. La Chine dite communiste, un moment satellite de l'URSS stalinienne, est devenue la seconde puissance du monde ; étroitement liée aux intérêts économiques des Etats-Unis.

C'est un peu dans tous les domaines, à commencer par celui, dramatique, de la chute de la natalité, que le géant russe fait face au déclin. S'étendant sur 17 millions de km², contre un peu plus de neuf aux Etats-Unis, au Canada et à la Chine, et sur onze fuseaux horaires, il reste, et de beaucoup, le plus vaste pays du monde, mais il est très loin d'être le plus peuplé, les Américains étant deux fois plus nombreux. Le développement de l'alcoolisme, du tabagisme, de la criminalité reflète une morosité assez générale. Sur quoi débouchera-t-elle ? Personne n'a intérêt à laisser s'écrire une nouvelle page de ce qu'Hélène Carrère d'Encausse a appelé le "malheur russe". Il faut aider ce grand peuple.

André Fontaine est ancien directeur du "Monde"
Article paru dans l'édition du 02.08.09

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